
L'AMOUR DÉPLOYÉ
CATHERINE DE MITRY






Catherine de Mitry
Artiste pluridisciplinaire
À onze ans, elle se dit : « Quand je serai
grande, j’inventerai quelque chose
dans tous les domaines ». D'abord, elle peint.
Puis un jour elle renonce brusquement
à toute carrière artistique fondée sur l’ego,
la notoriété et l’argent. Une force inconnue s’empare d’elle et la pousse à toucher à toutes
les disciplines. Elle dit OUI sans comprendre
et se fait l’instrument de ce courant
qui la traverse.
L’Art déployé est né…

L'ARTISTE
parcours
Un art se déploie
Naissance à Dijon. Enfance vouée à la rêverie. Ses seuls maîtres sont les insectes et les artisans aux mains intelligentes qu’elle observe pendant des heures. Avant 1997 Carrière de peintre jalonnée d’expositions individuelles et collectives. 1997 Bifurcation. Rejet soudain de toute carrière artistique. Son seul sujet, l’Amour, "Un Chemin d’Amour en douze étapes", tend à s’exprimer à travers toutes les disciplines. 2004 MANIFESTE D’ART DÉPLOYÉ, à la Chapelle de la Sorbonne, Paris. Les sept premières approches de son sujet unique, le Chemin d’Amour en douze étapes, à travers peinture, sculpture, poésie, couture, calligraphie, cinéma, danse... 2009 LE JARDIN DU OUI, la huitième approche du sujet, au Château de Haroué. Concept d’un jardin, dont le plan est unique, mais qui est réalisable par tous, en tout lieu, toute taille, toute matière, grâce à son Cahier de Construction. Huit Jardins du OUI sont créés par l’artiste. 2010 L’IMAGE DE L’IRRÉVERSIBILITÉ DU TEMPS, et sa démonstration publiée dans le cadre du « Séminaire Poincaré 2010 Time ». Dans la brochure de l’École Polytechnique puis dans une édition bilingue (Time, Poincaré Seminar 2010. Bertrand Duplantier editor, Birkhäuser). La curiosité de cette figure, découverte par l’artiste en créant le plan du Jardin du Oui, vient trouver sa place parmi les exposés de Thibault Damour, Cédric Villani, Christopher Jarzynski, Christophe Salomon et Huw Price. 2010 Un Jardin du OUI, à l’entrée des Tuileries, place de la Concorde, Paris. Installé par l’artiste pendant un mois pour la Librairie des jardins. 2012 Douze mini-Jardins du OUI, dans les Jardins du Grand Trianon, Versailles. Créés par l’artiste dans des structures en zinc pour « Lire au jardin ». 2013 LA FRANCE DES JARDINS DU OUI, première œuvre d’art en réseau. Proposée à toutes les communes de France, sous le parrainage d’Alain Baraton. Ouverture du site. 2013 LA ROBE DU OUI au Grand Palais, Paris. Sculpture de l’artiste formée de douze mini-Jardins du OUI posés sur une robe grillagée. Pour « L’Art du Jardin ». 2013-14-16 LA FRANCE DES JARDINS DU OUI, au Salon des Maires et des Collectivités locales, Paris. Présentation du concept et des photos des Jardins du OUI réalisés par les communes de France. 2014 ENVOL DE JARDINS DU OUI, au Jardin des Tuileries, Paris. Cinq jardins suspendus conçus par l’artiste. Pour « Jardins, jardin ». 2015 LE OUI DE LA PASSION, au Jardin des Tuileries, Paris. Présentation des photos des Jardins du OUI réalisés par les communes pour La France des Jardins du OUI, autour d’une sculpture de l’artiste. Pour « Jardins, jardin ». 2017 LE GÂTEAU DU OUI, au Jardin des Tuileries, Paris. Exposition de trente bannières avec les photos et les commentaires de La France des Jardins du OUI, autour d’une sculpture de l’artiste, gâteau en forme de Jardin du OUI. Dégustation de vrais gâteaux du OUI par les visiteurs, selon une recette purement végétale. Pour « Jardins, jardin ». 2018 Mise en œuvre de la neuvième approche d’Altaïr, théâtrale. Tournage du film « Les Douze Dialogues », textes choisis, traduits et interprétés sur la scène d’un théâtre dans les décors et costumes créés par l’artiste. 2019 LE BANC DU OUI. Un banc public, conçu par l’artiste, pour le décor de la scène de théâtre est visible dans le film « Les Douze Dialogues ». 2022 L’AMOUR DÉPLOYÉ à la galerie Joseph, rue des Minimes, Paris. L’installation sur trois niveaux présente les neuf premières approches.

Manifeste
Le songe d’Art déployé

La table était rase depuis longtemps devant la mer. Tout avait disparu. Seule l’étoffe qu’elle avait perdue, cette toile tissée à l’intention du goût, avait été laissée non loin de là, ostensiblement ployée, humiliée, niée. Et la mer exposait ses moutons innombrables qui suivaient tous le sens du vent, mais se glorifiaient d’audaces, de ruptures. Or ils ne voyaient pas, dans leur révolte de surface, qu’ils n’avaient qu’une existence vague. Ils traduisaient le temps présent et le futur leur échappait, s’enfuyant au-delà des vents et des courants. La Petite Sirène observait les moutons et les comptait parfois pour s’endormir. Mais elle se demandait où était le berger. Elle le cherchait, l’imaginait, puis elle songeait à l’origine, à l’origine du vent, à l’origine du temps, et sentait qu’il fallait retrouver le futur. Un jour, tandis qu’elle s’amusait à suivre les anguilles, elle vit que l’on pouvait remonter le courant. Oh, pas à la surface bien sûr ! Trop d’agitations, trop de creux ! Elle chercha donc la Profondeur pour ce chemin inverse. Ce fut une aventure. La Profondeur était hostile. Le silence régnait. La lumière ne pénétrait pas. Lorsqu’elle s’accoutuma à cette obscurité, elle vit des créatures qu’elle ne connaissait pas. Elle fut effrayée, mais elle comprit bientôt que ces êtres de l’ombre cherchaient à la guider. Ils lui montrèrent des cités, des avenues, des ports, des vaisseaux, des palais, des temples, des secrets où scintillait la connaissance. Elle trouva là ce qu’elle cherchait, risqua fort de se perdre, mais revint avec un trésor. À son retour, tout ce qu’elle avait connu jusqu’alors lui parut étranger. Seules les étoiles lui semblaient proches. Elle tourna dès lors le dos aux moutons. Ils l’importunaient avec ce son « arrr... » qui manifestait leur rage d’argent. Elle regarda la plage et cette table dénudée, si vide, si attirante, puis cet endroit mystérieux où une toile était ployée. « Si j’osais... », pensa-t-elle. Mais les moutons veillaient et c’était à celui qui atteindrait l’étoffe de ses gerbes d’écume. Un soir pourtant, le vent tourna. Aussitôt les moutons quittèrent le rivage. Alors, se sentant seule, la Petite Sirène glissa doucement près de la table, se pencha, hésita, et d’un coup déploya la nappe. L’attente avait été longue ! Elle fit tomber les coquilles vides, concepts vains, intentions creuses, démarches dépourvues de substance et de plénitude, boîtes de soupe périmées... Elle les ramassa, les tassa et elle les jeta au musée. Elle reprisa la toile lacérée de la soie d’un de ses cheveux, lava de multiples souillures : taches rebelles, déjà anciennes, rayures stupides, installées, dérangements à la pelle, commentaires incrustés, misère accumulée de plus de cent années pour la consommation des masses argentées. Mais tout cela accrochait sans tenir car finalement la toile fut propre. Et la Petite Sirène pu remettre la table. Ce fut un déploiement. Elle tira des morceaux de beautés disparues du trésor englouti, pieusement acquis dans les naufrages, puis elle les disposa. Il y en avait de tous les temps, de tous les lieux, de tous les genres, fragments de savoirs oubliés, sagesses enfuies, mondes évanouis, qui émergeaient de leur passé et renaissaient avec la nuit. Certains fragments étaient des bases et, comme ces bases étaient solides, ils devenaient des socles. D’autres voulaient être érigés, tant la soif d’expression était grande. Le Vertical régnait dans la hauteur, la force, l’air, le feu, la technique, l’apparence, l’éloquence, éléments jusqu’ici dans la continuité. Elle en fit les flacons, les carafons, les vases, les poivriers et les huiliers, les chandeliers, les verres à pied… quand la Petite Sirène réalisa soudain que depuis toujours l’art est masculin. « Bancal ! », se dit-elle. Mais cela tombait bien. Étant l’unique auteur de ce festin futur, elle ajouterait ce qu’il fallait, de féminin et d’animal, de sa double nature de sirène. Elle ajouta l’Horizontal. Cette chose étendue, sombre comme la terre et fluide comme l’eau, baignait et contenait toutes les autres choses, mais elle leur permettait la fierté, la clarté. Elle en fit les plateaux, les plats longs, les plats ronds, les sous-plats, les couverts, les assiettes, les serviettes... puis elle se déplaça pour observer l’ensemble : les rapprochements étaient jolis mais ne formaient qu’un plan et ce sujet unique manquait de perspective ! Pour apporter l’Espace, elle retrouva la Profondeur et se mit en cuisine. Elle choisit des approches aux disciplines multiples, mélangea les saveurs, les senteurs, les couleurs, les formes, les textures… mais réserva le son. Elle joua de l’attraction. Et les mondes s’encastrèrent. Elle joua de la concentration. Un sens perçait un autre sens, l’infini devenait probable. Elle joua de la diffusion. Plus les éléments se trouvaient distants, plus la force entre eux était grande. L’eau se rapprocha doucement des flacons, la terre, des nourritures, le feu, des chandeliers et l’air, des éventails. Puis, lorsque tout fut prêt, la Petite Sirène s’allongea lentement au centre de la table, elle étendit les bras comme un oiseau en vol et attendit son invité. L’invité vint, avec le Temps. C’était le Sens Caché. L’art était mort d’avoir prouvé qu’il est partout et immédiat mais, au-delà de l’art, un sens apparaissait qui était éternel. Il reliait toutes les disciplines. Il créait le mouvement. Il apportait le lien, la danse, la fusion, la confusion, l’union, la communion, la vie. Aussi la table devint lit, la nappe devint drap et le festin, Amour. Dans ce désordre inouï, un ordre dessinait des ailes de papillon. Elle se sentit un corps subtil, faveur de la métamorphose, tandis qu’elle s’élevait là où les mouettes n’allaient pas. Et lorsqu’elle approcha de la vision globale, elle y joignit sa voix. Cela pouvait être un jardin, cela pouvait être un destin, ou un réseau sans fin de calices étoilés. « C’est ravissant ! », dit-elle. Et la Petite Sirène crut en cet instant que rien au monde encore n’avait été pensé, ni réalisé, ni même imaginé. Elle nomma cela de l’« art déployé » et elle trempa son doigt dans l’encre d’une seiche, son doigt de femme-poisson pour en laisser l’empreinte. Mais au matin, un vent de tempête officielle se leva et les moutons revinrent, plus ployés, plus gonflés et plus creux que jamais, écumant de rage argentée jusqu’à la table redressée. Le beau, l’intense, le complexe furent engloutis avec le subtil, ne laissant rien que de réduit, de mutilé et de vidé. Ils détruisirent jusqu’à la toile et ils revinrent à leur néant. « Qu’importe, se dit-elle, la nuit a été belle ! ». Mais il restait le Sens Caché. Les moutons l’avaient oublié, invisible sans doute d’être présent partout. Il gisait là, échoué, ignoré mais vivant, insoupçonné mais palpitant, comme une méduse gélatineuse. La Petite Sirène s’aperçut alors qu’elle s’était trompée d’élément. Elle ramassa le Sens Caché, elle le glissa sous une écaille et elle se jeta à la mer.
l'œuvre
Bande annonce de "l'amour déployé"
D’approche en approche, le sujet se déploie. Chaque approche fait appel à plusieurs disciplines. Chaque discipline est abordée
de façon sauvage, sans formation particulière.
La multiplicité des disciplines permet
de cerner le sujet et de le révéler dans
sa globalité.
Qu'est-ce que l'Art déployé ?
1
PremièrE APPROCHE
Les Présages
scénographie / peinture / sculpture d’espace
12 peintures à l’huile,
mises en scène sur
des sculptures d’espace, portiques, cadres aléatoires, annoncent le Chemin d’Amour.



Les circonstances
"Ces premières peintures ont été réalisées juste avant le vide créé par l’abandon de la carrière artistique. Tout événement d’importance est annoncé. Le vide était alors comme une mise en disponibilité totale pourl’inconnu. Perdue pour quelque chose, définitivement, mais peut-être trouvée par ailleurs ? Je me disais que je ne savais rien, que tout ce que
je croyais savoir jusqu’alors n’était rien, qu’un aveuglement savant imposé par la société, la tradition, pour me tenir à sa merci, mais que toute la connaissance était devant moi, cachée, la connaissance, non la culture. Je me mis alors
à chercher, à lire, d’autres choses, d’autres textes, des écrits sacrés d’abord, de toutes les religions, puis des sagesses,
des poésies... Ma curiosité était sans limite. Je découvris ainsi des merveilles : le « Tao-Te-King », le « Gita- Govinda »,
« L’interprète des désirs », « Le Cantique des cantiques » (plus tard, je me mis seule à l’hébreu biblique pour le traduire,
à raison de cinq heures par jour, pendant dix ans)..."
2
deuxième APPROCHE
Les Correspondances
grille de lecture / calligraphie
Un tableau à deux lectures verticales
et horizontales donnent à chacune
des 12 étapes du chemin tous
ses attributs et caractères. Ce tableau
est le guide de l’oeuvre. Il relie l’intime
à l’universel.

Les circonstances
"Le Tableau de Correspondances s’est imposé très vite comme une évidence et comme une urgence, pour ne rien oublier, pour relier, pour dégager le sens. Nommer fait exister. Les mots jaillissent alors, naissent comme sous une dictée, s’associent et se placent par jeu, par assonance, par hasard, par nécessité. J’ai le sentiment qu’ils font clac ! comme des pièces de puzzle qui trouvent leur emplacement, leur emplacement unique, leur emplacement juste. L’anecdote se mêle
à l’universel, régie par les mêmes lois. Tout est simple et fractal. Je ne comprends pas mais j’obéis, émerveillée... Le mot Amour embrasse les lignes des douze étapes. Seul un alignement échappe à ce mouvement et stagne tout en bas. C’est celui du refus de l’Amour ou la mort véritable. Je l’appelle l’Abyme."
3
troisième APPROCHE
Le Chemin
peinture / sculpture de forme
12 tableaux retracent le Chemin d’Amour et ses 12 étapes. Elles présentent : En haut, 12 pierres fines sculptées de forme unique, comme un noyau, un coeur, un sexe, un scarabée... En bas, des scènes d’Amour.



Les circonstances
Une instruction mystérieuse me parvint : « douze pierres précieuses ! ». Comment la suivre ? J’imaginais mal douze pierres précieuses sur une même toile. Alors, une toile par pierre ? Cela ne ressemblait à rien. Je voulais pourtant obéir à l’ordre. Je pris donc un carton qui était rectangulaire, et dessinai d’un seul élan un trait séparant un carré en haut d’un bandeau en bas. Le carré s’orna vite de géométries concentriques et le bandeau en bas devint une scène d’Amour. Je collai finalement, au centre du carré, un papier censé représenter la pierre, de forme étrange, fendu d’un trait et incliné. Le carré semblait réservé au ciel, le bandeau d’Amour à la terre, l’un suscitant l’autre, l’autre le sublimant. J’en fus très émue. Plus tard, lorsque j’eus terminé les douze sur ce modèle, je m’interrogeai sur cette inclinaison donnée intuitivement à chacune de mes pierres et j’en mesurai l’angle... L’inclinaison des pierres correspondait à l’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre, de 23o 27’, très exactement !
4
QUATRIèME APPROCHE
Le Cantique
poésie / calligramme
Des écrits éclairent le chemin de pierres.
12 poèmes traduisent les 12 étapes du Chemin d'Amour. Ils prennent la forme de tétragrammes, combinaison de textes continus et discontinus sur quatre lignes. On y retrouve en italiques
tous les mots du Tableau de Correspondances.




Les circonstances
Et puis il a fallu conter, mettre l’histoire en mots depuis l’origine, celle de l’Univers ou celle de l’Amour, franchissant des degrés et subissant des mutations, entre éternel et personnel, jusqu’aux anecdotes les plus fines, aux battements d’ailes de papillon qui semblent tous nés du hasard mais participent, en fait, à la plus implacable nécessité. Je compris vite en écrivant que la forme des textes devait parler aussi, et le hasard encore me mit entre les mains le Yi King. Cet assemblage déterminé de traits brisés ou continus me fascina et je m’en inspirai pour composer mes calligrammes.
5
CINQUIèMe APPROCHE
La Robe
couture / broderie
Le vêtement du voyage. 12 pièces de soie, rouge feu, toutes différentes, opaques ou transparentes, s'ajustent et se complètent.
12 chiffres brodés sont comme des passerelles. Ils relient les pièces de tissu, indiquent les étapes du Chemin d'Amour.


Les circonstances
À la page 4 du Cantique, j’avais écrit « Je voudrais une robe faite de mots, pour me couvrir, me découvrir et me vêtir au dernier jour, pour des noces imaginaires, Rouge ! ». J’ai dû rêver longtemps cette robe. Mais du rêve au réel, il n’y a qu’un pas pour l’artiste. Chaque pièce de soie possède une forme, avec des vagues ou des dents de scie, s’unissant à une autre pièce qui est de forme inverse. Une fois toutes les pièces assemblées, on va de l’une à l’autre, visuellement, par des passerelles carrées brodées d’un chiffre orange. La broderie de mots peut alors commencer à partir des dessins.
Elle s’adresse à l’imaginaire.
6
SIXIèME APPROCHE
Le Film
cinéma / danse
La danse de l'Amour. Le film Altango offre deux visons d'un tango unique. La première vision, la vision de l'homme, est en couleur, à l'extérieur. La deuxième vision, la vision de la femme, est en noir et blanc,
à l'intérieur, dansée.






© Catherine de Mitry.
Les circonstances
Le tango entra dans ma vie, réalisant un rêve d’enfant. Contrairement au flamenco que je pratiquais depuis des années,
le tango demande une écoute de l’autre, totale. Vu de l’extérieur, c’est la danse de l’Amour, mais vu de l’intérieur, qui peut imaginer qu’il demande une ascèse, une technique de combat. Une fois entré dans ma vie, le tango entra dans mon œuvre... La chorégraphie terminée, le tournage programmé, tandis que des changements étaient intervenus, il fallait trouver au plus vite un danseur pour le rôle. Mais comment trouver un maître de tango argentin dans Paris, libre
de répéter chaque jour avant le tournage ? Comme toujours le hasard intervint. Le danseur habitait une rue en face
de chez moi, en parfaite ligne droite.
7
SEPTIèME APPROCHE
Les Rencontres
Médiation / parole / philosophie
À la Chapelle de la Sorbonne,
en 2004, au milieu des œuvres,
12 voix, 12 conférences.
Des philosophes,
des scientifiques, des poètes...
Ils parlent de l'Amour.
1 MICHEL CAZENAVE, philosophe, écrivain, journaliste.« Georges Bataille ou l’expérience aux limites »
2 MARIE-LAURE COLONNA, psychanalyste.« Maladies d’amour »
3 MARGUERITE KARDOS, linguiste orientaliste.« L’amour et le sacré à Summer »
4 JACQUELINE KELEN, écrivain, historienne des mythes.« La fin’Amor ou l’intimité lointaine »
5 JEAN-YVES LELOUP, philosophe, écrivain.« Le sacré dans la rencontre »
6 ABDELWAHAB MEDDEB, écrivain, enseignant, journaliste.« L’amour chez Ibn’Arabî »
7 CHRISTIAN JAMBET, philosophe, enseignant.« Du plaisir des sens à l’amour divin »
8 BASARAB NICOLESCU, physicien théoricien au CNRS.
9 HUBERT REEVES, astrophysicien, écrivain.
10 JEAN STAUNE, philosophe, essayiste.
11 ÉRIC BOIS, astronome.
12 LAURENT LAFFORGUE, mathématicien, médaille Fields 2002.

Les circonstances
"Ces idées confrontées, si désirées, si « résonnantes », me conduisirent à prendre la parole, lors des Rencontres Internationales Science & Conscience de Strasbourg, en 2004. Un article relate ce qui fut dit à ce sujet."
8
HUITIèME APPROCHE
Le Jardin
géométrie / paysagisme / édition
Le jardin du OUI est un jardin clos autour de 12 massifs.
Son plan est unique. Il est réalisable par tous, en tout lieu,
toute taille, toute matière, grâce à son Cahier
de construction. Le concept s'étend jusqu'à devenir
la France des Jardins du OUI. 50 villes adhèrent au projet.
C'est la première « œuvre d'art en réseau ».



Les circonstances
"Raconter une histoire à travers un jardin, donner enfin l’espace au parcours intérieur, l’idée me vint en jardinant.
Je m’imaginais toute petite, dans les allées semées d’obstacles de ma maquette, vêtue de ma Robe rouge, parcourant
les étapes du Chemin d’Amour, cueillant un coquelicot ou contemplant le centre, impossible d’accès. Un ami me dit par
la suite qu’il avait existé, dans un passé lointain, un chemin littéraire analogue, source d’inspiration pour les plus grands jardins : « Le songe de Poliphile ». Sa lecture m’enchanta. Cette huitième approche devait à l’origine se nommer
Le Jardin. Puis, un certain 15 août, le mot OUI fondit tout à coup sur moi comme une évidence. Cherchant une devise depuis très longtemps, je m’en emparais et Le Jardin du OUI remplaça Le Jardin. Mais ce OUI cachait une philosophie
qui ne m’a plus quittée car c’est la clé de tout. Il ne s’agit pas de dire oui à tout. Le OUI est un cap. Il s’agit de dire non juste à ce qui nous en éloigne. Que celui qui a des oreilles entende !"
9
NEUVième APPROCHE
Le Théatre
traduction / comédie / chant / cinéma
12 DIALOGUES, choisis parmi
les grands textes d’amour et traduits, correspondent aux étapes du Chemin d’Amour. Ces textes sont interprétés
sur scène et font l’objet d’un film :
“Les Douze Dialogues”.

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Les circonstances
"Je n’ai jamais appris le théâtre, mais je n’ai jamais su ce que voulait dire être « naturelle ». Même lorsque je suis seule,
je joue, je mets en scène... Le désir de jouer fut donc le seul mobile, afin de faire passer un texte aimé à travers moi,
en moi, une fois pour toutes ! Il me fallut alors chercher un partenaire, avant tout enthousiaste. Quelqu’un me conseilla
de choisir un jeune homme, trouvant qu’une telle différence d’âge était intéressante. Mais comment le trouver ?
Lors du démontage d’une exposition aux Tuileries, les amis de mon assistante repartaient très chargés tandis que j’avais un caddy. Charles me dit : « Madame, puis-je prendre votre caddy ? ». Je répondis : « Non Charles, merci, il n’est pas lourd ! ». Puis vint Théodore : « Madame, puis-je prendre votre caddy ? ». Je fis la même réponse, mais Théodore me dit : « Eh bien moi, je vous le prends quand même, je ne demande pas la permission ! ». Je le regardai mieux, on aurait dit
le Christ. J’en parlai à mon assistante dont il était l’ami. Le lendemain je l’engageai. Il avait vingt-deux ans."

film dE présentation de l'œuvre
"L'Amour déployé"

LA PRESSE










L'avenir
ABRITER L'œuVRE

Maîtres de lieux,
Visionnaires,
Passeurs,
Le temps est venu où une chose ne peut plus être traduite
d’une seule manière.
Cette œuvre constitue un projet culturel singulier, un tout cohérent
porteur d’une vision globale, une expérience unique au monde.
L’œuvre est conçue comme l’expression d’un seul sujet, l’Amour,
par un seul auteur, multipliant sans cesse les approches artistiques :
peinture, sculpture, poésie, calligraphie, couture, cinéma, danse,
jardin, théâtre, chant et bien d’autres.
Depuis sa présentation initiale à la chapelle de la Sorbonne,
elle a suscité un vif intérêt. De nombreux visiteurs ont manifesté
leur désir de pouvoir la retrouver en un seul lieu.
C’est pourquoi je souhaite aujourd’hui lui offrir un point d’ancrage
permanent, un espace de présentation ouvert au public,
dans de bonnes conditions de préservation, de contemplation
et de transmission.
Si ce projet entre en résonance avec l’esprit de votre lieu,
je serais heureuse de vous rencontrer. Je suis prête à étudier
différentes formes d'accueil : une donation, un dépôt
dans une fondation existante, ou encore une collaboration
avec une institution publique ou privée déjà établie.
Dans le respect de deux principes : l’indivisibilité de l’œuvre,
et son ouverture régulière au public.
Dans l’espérance de cette rencontre,
Catherine de Mitry
La Lettre
La Cadre Juridique
L'Association pour l'Art Déployé
Fondée en 2003, L'Association pour l'Art Déployé
sert à « la promotion d'œuvres complexes reliant
les disciplines où art, science et pensée ne sont pas
la fin mais le moyen, dans la recherche du sens
et d'une cohérence nouvelle ».
